Histoire du Trauma- PTSD raconté par le médecin Général Louis Crocq

Le Professeur Louis Crocq est Psychiatre des armées et des universités Paris-5 et Paris-6. Créateur du Réseau national français des cellules d’urgence médico-psychologique en 1995. Il est aussi président de la section de psychiatrie militaire et de catastrophes de l’Association mondiale de psychiatrie et fondateur de l’Association de langue française pour l’étude du stress et du trauma (ALFEST).

Bibliographie du Pr Louis Crocq

  • Les surdités de la pratique militaire. Surdités par blast-injury, surdités par traumatisme sonore, surdités psychogéniques, thèse médecine, Paris, Foulon éd., 1 vol, 1953
  • «La tentative de suicide comme conduite déviante. Essai de méthodologie pour une analyse clinique et psychosociale», thèse de doctorat en psychologie, 1961.
  • Psychiatrie en pratique médicale courante. Paris, Gazette Médicale de France éd., 1972
  • avec Fondarai J., Longevialle C. (1976). Informatique et psychiatrie. Paris, Masson,
  • avec De Verbizier J. (1989). «Le traumatisme psychologique dans l’œuvre de Pierre Janet». Ann. Médico-Psychol. 147(9):983-987.
  • Les traumatismes psychiques de guerre. Paris, Odile Jacob, 1999
  • avec Huberson S., Vraie B.,(2009) Gérer les grandes crises. Paris, Odile Jacob
  • 16 leçons sur le trauma, Paris, Odile Jacob, 2012
  • Les blessés psychiques de la Grande Guerre. Odile Jacob, 2014

Trouble de Stress Post-traumatique

Critères diagnostiques DSM 5

A. Exposition à la mort, à des blessures graves, ou à la violence sexuelle, effectives ou potentielles, d’une (ou plusieurs) des façons suivantes :
1. Vivre directement l’événement traumatique.
2. Être témoin, en personne, de l’événement vécu par d’autres.
3. Apprendre que l’événement traumatique a été vécu par un membre de la famille proche ou un ami proche.
4. Vivre une exposition répétée ou extrême aux détails pénibles de l’événement traumatique (par exemple, les premiers intervenants ou les policiers).

B. Présence d’un (ou plusieurs) des symptômes intrusifs suivants associés à l’événement traumatique, ayant débuté après ce dernier :
1. Souvenirs pénibles récurrents, involontaires, et envahissants de l’événement traumatique.
2. Rêves répétitifs pénibles dans lesquels le contenu et/ou l’affect sont liés à l’événement traumatique.
3. Réactions dissociatives (flash-backs, par exemple) dans lesquelles l’individu se sent ou agit comme si l’événement traumatique se reproduisait.
4. Détresse psychologique intense ou prolongée à l’exposition à des indices internes ou externes évoquant ou ressemblant à un aspect de l’événement traumatique.
5. Réactions physiologiques marquées à des indices internes ou externes évoquant ou ressemblant à un aspect de l’événement traumatique.

C. Évitement persistant des stimuli associés à l’événement traumatique ayant débuté après ce dernier, comme en témoigne(nt) une ou les deux manifestations suivantes :
1. Évitement ou efforts pour éviter les souvenirs, les pensées ou les sentiments pénibles à propos de, ou étroitement associés à, l’événement traumatique.
2. Évitement ou efforts pour éviter les rappels externes (personnes, lieux, conversations, activités, objets, situations) qui éveillent des souvenirs, des pensées ou des sentiments pénibles à propos de l’événement traumatique.

D. Altérations négatives des cognitions et de l’humeur associées à l’événement traumatique, ayant débuté ou s’étant aggravées après ce dernier, comme en témoignent deux (ou plus) des manifestations suivantes :

1. Incapacité de se rappeler un aspect important de l’événement traumatique
2. Croyances ou attentes négatives persistantes ou exagérées à propos de soi-même, des autres, ou du monde (par exemple, « Je suis mauvais », « On ne peut faire confiance à personne », « Le monde est complètement dangereux », « Mon système nerveux entier est définitivement ruiné ».
3. Cognitions persistantes et déformées concernant la cause ou les conséquences de l’événement traumatique qui amènent l’individu à se blâmer ou à blâmer autrui.

4. État émotionnel négatif persistant (par exemple, peur, horreur, colère, culpabilité ou honte).
5. Diminution marquée de l’intérêt ou de la participation à des activités significatives.
6. Sentiment de détachement ou d’éloignement des autres.
7. Incapacité persistante de ressentir des émotions positives

E. Altérations marquées dans l’activation et la réactivité associées à l’événement comme en témoignent deux (ou plus) des manifestations suivantes : 2/6
1. Comportement irritable et crises de colère (avec peu ou pas de provocation) généralement sous forme d’agression verbale ou physique envers des personnes ou des objets.
2. Comportement imprudent ou autodestructeur.
3. Hypervigilance.
4. Réaction de sursaut exagérée.
5. Problèmes de concentration.
6. Troubles du sommeil (par exemple, difficultés à s’endormir ou à rester endormi ou sommeil agité).

F. La durée de la perturbation (critères B, C, D, et E) est de plus que 1 mois.

G. La perturbation entraîne une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement dans les domaines sociaux, professionnels, ou autres domaines importants.

H. La perturbation n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (par exemple, médicaments, alcool) ou d’une autre condition médicale
.

Entrevue avec le Professeur Louis Crocq- Psychiatre et médecin des armée françaises- Spécialiste du Stress Post-traumatique- Paris Novembre 2018 (en vidéo), interviewé par Dre Nadia Kendil